tout public à partir de 7 ans
Voyage dans des contes où les êtres fantastiques terrorisent mais parfois protègent…
Vous y rencontrez la Biche de l’hiver près d’un campement Tzigane où le froid a transformé les roulottes en igloos, vous irez près de la ville de Liège dans une usine abandonnée où des enfants disparaissent, vous suivrez Baba-Yeza dans une forêt polonaise où une jeune fille se réfugie car son frère, prince héritier, veut l’épouser…
Dans les contes, le réel se mêle à l’imaginaire avec une fluidité déconcertante. La frontière avec le magique est poreuse. On traverse un miroir, on plonge dans une source, on entre dans une forêt, un château ou un souterrain, et tout bascule.
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Monstres et merveilles : spectacle adapté aux classes de collèges.
Pensez au Pass Culture sur leur plateforme ADAGE, sous le nom de « Théâtre Dire d’Etoile »
@crédit photo musée de Lyon-Fourvière
Extrait :
(…) « Ce matin, bien avant l’aube, j’ai entendu du bruit dans l’étable. Vite, je me suis levée, j’ai enfilé mes bottes et mon manteau. Dehors, j’ai cassé un des énormes pics de glace qui pendent le long du toit. C’est à ce moment-là qu’elle est sortie de l’étable, m’a fixée de son œil fou. Je me suis mise à courir, pointant vers elle cette lance improvisée, visant son œil. Mon pied a glissé, ma tête a cogné le sol gelé. Le bruit, le choc : plus rien. J’étais en train de mourir….elle s’est approchée de moi, sa tête tout près de mon visage, elle a soufflé sur moi, dans mes narines, dans ma bouche. Elle a absorbé mon souffle et a mis le sien dans ma gorge. C’est moi, Ania, qui suis maintenant l’âme de l’hiver, je suis la biche blanche… »
Ania se lève, bouscule ceux qui l’entourent, se met à courir comme une folle vers le bois, avec autant de prestesse que si elle avait été… une biche. Ania agit exactement comme si elle avait été la biche blanche. Elle court dans le bois, mange le foin des animaux, parfois elle s’endort, épuisée, dans un coin de l’étable…
Stupeur dans le village… personne ne sait quoi faire, ni quoi dire.
Surtout Woytek. Woytek, le fiancé d’Ania, ils devaient se marier aux premiers jours du printemps…
La plupart du temps il reste assis à côté de Bachia, la vieille grand-mère, celle qu’on a oubliée à côté de la cheminée, avec son chat sur les genoux… elle ne parle pas, elle radote.
Elle ne se souvient de rien du présent, que les vieilles histoires du passé, celles qui n’intéressent personne ! Comme elle ne se souvient de rien, on peut tout lui dire, les secrets, les chagrins, les amours… Elle ne sert plus qu’à ça, à écouter…
Bachia écoute Woytek en hochant la tête. Quand il a fini de parler, elle lui demande :
« Quel jour sommes-nous ? »
« Ce soir, ce sera la nuit de l’étoile Tzaraya, qui devrait annoncer le printemps… »
« C’est donc cette nuit qu’il faut agir, mais tu n’en auras pas le courage ! »
« Pourquoi ? Pour sauver Ania, j’aurai tous les courages ! »
« Il suffit de l’attraper, et de la mettre sous la neige … »
« Sous la neige ? Mais elle va mourir !? »
« Complètement sous la neige, la tête aussi, n’oublie pas le visage, c’est très important ! »
« Bachia tu es complètement folle, c’est impossible ! »
« Je t’avais bien dit que tu n’aurais pas le courage. Quand tu l’auras fait, viens me voir. »
(…)
La biche de l’hiver – conte Tzigane-polonais – Extrait